Le ciel obscurci de multiples nuages, lentement le soleil disparaissait et la nuit étendait son manteau de noirceur, les sentinelles postées devant les grandes portes semblaient s'ennuyer profondément, soudainement l'un d'entre eux se redressa en entendant un son faible mais qui se faisait de plus en plus distinct dans cette soirée si tranquille. Le garde donna un coup de coude à son collègue qui semblait sur le point de s'assoupir, celui-ci poussa un hoquet de surprise et plissa les yeux en voyant un cavalier émerger des ombres qui envahissaient la route. Le cavalier était de grande taille, vêtue d'une armure noire, une grande lame batarde fixée au cheval ainsi qu'une grande sacoche de cuir, le cavalier se rapprochant le garde put distinguer son visage et mit la main sur sa lame en voyant ce visage. Ce visage avait été beau autrefois, maintenant défiguré par une cicatrice et borgne, son visage était sinistre et son air glacial. Le cavalier arrêta à quelques pas de la porte et regarda tour à tour les gardes des pieds à la tête, il semblait évaluer les gardes de son regard glacial et dépourvu de tout intérêt. Mal à l'aise, un des gardes s'avança et tenta de prendre un ton convaincant:
Halte qui va là? demanda-t'il d'une voix forte
Le cavalier attendit un moment, semblant insouciant de la question que le garde venait de lui poser, puis il répondit d'une voix morne:
Mon nom est Kandrek de Kreneg-Montfort, dit-il avec lourd accent breton, ses mots étant à peine compréhensible. Je suis le neveu de Jeanpolc de Kreneg-Montfort et suis présent ici sur ses ordres. Écartez-vous et laissez-moi passer, ordonna-t'il d'un ton sans réplique.
Les gardes s'écartèrent et laissèrent le borgne entrer, c'est avec soulagement qu'ils sentirent le breton s'éloigner de plus en plus d'eux...